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S’il y a bien un fantasme que fait naître les bouchons en ville, c’est celui de la voiture volante qui nous permettrait de survoler le trafic et de gagner du temps. Longtemps considérée comme irréalisable, la voiture du futur commence depuis quelques années à devenir de plus en plus accessible au commun des mortels, le mérite revenant aux industriels automobiles qui ne cessent de rivaliser d’imagination et d’ingéniosité.

La voiture volante : la réalité automobile du XXIe siècle

L’origine de la voiture qui vole remonte au moins aux années 1920, avec l’avion-automobile de René Tampier en 1921. Sur le plan technique, concevoir un véhicule roulant capable de voler est contradictoire. Un avion (aéronef) doit être léger et puissant pour permettre le décollage, une voiture est au contraire relativement lourde, afin d’offrir du confort et répondre aux exigences de sécurité. Les voitures volantes représentent une avancée dans l’évolution du transport de personnes, parce qu’elles répondent à un vrai besoin pour faire face à l’explosion du trafic de la circulation en constante augmentation dans les centres urbains ; elles servent également à résoudre les problématiques de transport en co sharing, afin de réduire les gaz à effet de serre. Plusieurs prototypes représentent, dans un avenir très proche, ce que seront les voitures, les démonstrateurs ou concepts de voiture volante étant assez nombreux :

•l’Aeromobil 3.0, qui est capable de voler à 200 km/h et de parcourir 700 kilomètres. Elle est composée d’un moteur Rotex et d’ailes modulables en matériaux composites.

•La Transition de TerraFugia : véhicule hybride entre la voiture et l’avion. Elle est composée d’ailes repliables, qui lui permettent de voler jusqu’à 160 kilomètres à l’heure. Une fois que les ailes sont repliées, le véhicule peut être utilisé sur une route.

•Le TF-X de Terrafugia, véhicule capable de décoller et d’atterrir à la verticale grâce à des propulseurs électriques, et entièrement contrôlés par un ordinateur.

•La Pal V-One : davantage un hélicoptère capable de voler jusqu’à 4 000 pieds d’altitude, permettant un décollage vertical dans un court rayon et pouvant rouler sur la route. La société néerlandaise Pal-V vient de lancer les précommandes de ses deux premiers modèles (le Liberty Pioneer et le Liberty Sport). Ces deux modèles ont été certifiés par l’EASA (European Aviation Safety Agency) pour l’Europe et la FAA (Federal Aviation Administration) pour les États-Unis. Le Pal-V Liberty sera capable de transporter deux passagers et 20 kg de bagages. Les livraisons sont attendues pour la fin de l’année 2018.

•De son côté, le cofondateur de Google, Larry Page, développe également un véhicule à décollage vertical, par le biais de son entreprise Zee.Aero.

•Enfin, la voiture volante Airbus va bientôt voir le jour, puisque l’industriel européen via sa division Urban Air Mobility, a dévoilé récemment son concept Pop.UP. Pop.Up, connecté à une plateforme d’intelligence artificielle, qui devrait être capable de proposer un trajet et de l’optimiser en fonction de contraintes (météo, coût de déplacement). Par l’intermédiaire de sa filiale Vahana, Airbus a également conçu un avion-taxi, qui pourra être commandé à partir d’un smartphone.

Notions d’usage

Pour pouvoir utiliser votre voiture volante, il sera nécessaire de vous conformer au Code de la route, lorsque la voiture volante roulera sur l’espace public, et aux règles d’utilisation de l’espace aérien. À l’exception de quelques très rares exceptions, il sera interdit de survoler la ville.

La voiture volante, plus onéreuse, ne sera pas nécessairement proposée à un prix plus compétitif qu’un petit avion. Avec l’automatisation de la production et si la réglementation n’est pas un obstacle, les coûts pourraient rapidement décroître.

L’utilisation d’une voiture volante soulève de nombreuses questions : infrastructures de circulation, homologation et qualification nécessaires, survol des zones habitées. Les conditions d’insertion dans l’espace aérien de tels objets volants sont un vrai défi, à côté des drones et des autres aéronefs.

Les industriels des filières du drone civil les plus avancées se heurtent déjà à de nombreux obstacles réglementaires en matière de livraison d’objets. Airbus semble considérer qu’un délai de dix ans sera nécessaire pour que la voiture volante soit parfaitement intégrée dans l’espace aérien et sur l’espace routier. Sauf pour la voiture volante conçue comme un aérodyne à voilure tournante, le développement de la voiture volante pourrait également impliquer la création de nouvelles infrastructures parfaitement adaptées pour ce type d’objet roulant et volant.